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Nov 02

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QUI A TUÉ ALI ZIRI ?

 

Séance unique le vendredi 6 novembre à 20h30 à Utopia St-Ouen l’Aumône en présence d’Omar Slaouti et du Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri.
Soirée soutenue par Europe Ecologie les Verts Cergy, le Parti de Gauche 95, le NPA , Alternative Libertaire, et le Collectif Antifasciste 95.

ali ziri

QUI A TUÉ ALI ZIRI ?

Luc Descaster – documentaire France 2015 1h31mn –

Du 06/11/15 au 06/11/15

QUI A TUÉ ALI ZIRI ?

Ali Ziri, un homme de 69 ans, décède le 11 juin 2009 après son interpellation par la police nationale à la suite d’un contrôle routier à Argenteuil. « Arrêt cardiaque d’un homme au cœur fragile », déclare le Procureur de Pontoise. Appuyant la famille qui vit en Algérie, un collectif d’Argenteuillais demande une contre-expertise. Deux mois plus tard l’institut médico-légal révèle 27 hématomes sur le corps d’Ali Ziri. Pendant cinq années, le cinéaste a suivi les pas de ceux qui demandent « Justice et vérité » après cette mort, ignorée des médias, mais que certains considèrent comme un lynchage digne des pires périodes de l’histoire. Au-delà d’une affaire de justice, Luc Decaster s’est attaché à représenter ce qu’une telle affaire suscite à l’intérieur d’une ville de banlieue ordinaire. Le cinéaste suit les échanges dans les rues de la ville, les entretiens avec les avocats dans les palais de justice, mais aussi les réunions internes du collectif « Vérité et justice pour Ali Ziri ». Au fil de la dramaturgie du film, des retournements de situations et de nouveaux espoirs, se révèlent des personnalités étonnantes d’ingéniosité. Par-delà les échanges, le film interroge la justice française et ses incohérences lorsque des policiers sont mis en cause.

Le film de Luc Decaster, c’est six années de combat du Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, alternant espoir, désarroi, colère, découragement, sans jamais renoncer et trouvant toujours l’énergie de poursuivre. Après le décès d’Ali Ziri, la Police Nationale du Commissariat d’Argenteuil n’a eu qu’un seul but : « effacer », ne laisser aucune trace de ce qui s’était passé le soir du 9 juin 2009. « Effacer » en renvoyant en hâte le corps en Algérie, « effacer » en déclarant la mort due à une hypertrophie cardiaque », C’était compter sans l’indignation et l’exigence de justice de nombreux Argenteuillais qui formèrent, avec une trentaine d’associations, le Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri.
Après une manifestation de plus d’un millier de personnes dans les rues d’Argenteuil, le Collectif obtint, une autopsie et l’ouverture d’une procédure judiciaire à l’encontre de policiers pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». La mort de ce chibani n’était pas « effacée », elle ne passerait pas inaperçue, l’Affaire Ali Ziri commençait…
Le Collectif a traversé des épisodes de grande tension politique, l’affaire étant devenue nationale. En pleine campagne des présidentielles cette affaire fut âprement discutée dans le cabinet de Guéant, en présence des syndicats de police, et rue de Solferino, avec la volonté de l’étouffer : le ministre de l’Intérieur de Sarkozy imposa le retrait de la plaque en février 2012. En mai 2013, Valls refusait de recevoir le collectif lors de sa venue à Argenteuil. La bataille judiciaire de non-lieu en non-lieu, de cour d’appel en cour de Cassation continue. La famille, soutenue par le Collectif, s’est à nouveau pourvue en Cassation. Reste à l’horizon, en cas d’un nouveau non-lieu, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui a condamné la France dans quelques cas similaires.

Luc Decaster est un cinéaste/citoyen de combat. Ancien enfant des chantiers de Saint Nazaire devenu dessinateur industriel puis professeur d’histoire avant de prendre la caméra. Il a toujours, depuis 1994, filmé ceux qui se battent et à qui on donne rarement, pour ne pas dire jamais, la parole : ouvriers qui tentent de sauver leur usine, sans papiers, élue locale du pays nantais. Habitant d’Argenteuil, largement impliqué dans la vie de sa ville, il ne pouvait pas ne pas s’investir dans le combat des proches d’Ali Ziri.
Son film a reçu le soutien d’Amnesty International, de l’Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture, de la Ligue des Droits de l’Homme et du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples. Les projections de ce film, soutenu par ces ONG internationales, renforcent la lutte pour la dignité, pour l’égalité, avec la question : « Les policiers seraient-ils au-dessus des lois ? »

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