La séance du lundi 30 janvier à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l’Aumône sera suivie d’un débat autour de la question de l’incarcération abusive des militants palestiniens, animé par Florence Braud, du collectif Urgence Palestine de Cergy et de retour récemment des territoires occupés, en présence de Charles Beillard , président de l’association Abna Philistine, association des familles franco-palestinienne.
Soirée soutenue par Europe Ecologie les Verts Cergy, le NPA, le Parti de Gauche 95 , la Ligue des Droits de l’Homme
3000 NUITS
Écrit et réalisé par Mai MASRI – Palestine 2016 1h43mn VOSTF – avec Maisa Abd Elhadi, Raida Adon, Karim Saleh, Nadira Omran…
Du 30/01/17 au 07/02/17
« Mai Masri a toujours été pour moi la voix féminine de la Palestine au cinéma depuis ses débuts dans le documentaire… Avec 3000 nuits, elle arrive à la fiction en traitant de l’histoire vraie d’une femme prisonnière qui accouche en prison où elle élève son nouveau né. Une histoire qui malheureusement, en un demi siècle d’occupation (1967 -2017), est commune. La prison, qui a vu passer 700 000 Palestiniens et Palestiniennes dans les territoires occupés, c’est à dire un tiers de la population, est un peu l’école de cadre en Palestine, le lieu par essence de la victoire contre l’humiliation. Les autorités d’occupation israélienne, en violation de toutes les conventions de Genève et du droit humanitaire qui protègent les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, ont fait de la prison un instrument central de leur politique d’occupation, le but principal étant la volonté de briser toute velléité de résistance, de lutte pour la dignité et la liberté, ce que nous nommons intifada, c’est à dire le soulèvement, la reprise de confiance en soi, la plupart du temps une résistance non violente d’une population civile qui vit l’humiliation au quotidien depuis un demi siècle !!! Allez voir le beau film de Mai Masri, il vous racontera le combat des femmes palestiniennes et vous expliquera pourquoi notre poète Mahmoud Darwish a dit un jour : « nous souffrons d’un mal incurable appelé l’espoir… »
Leïla Chahid, ancienne représentante de la Palestine en Europe
« J’ai vu 3000 nuits, c’est un film fort et important qui raconte une histoire que nous devrions tous entendre. Censurer ce film est totalement aberrant. Le maire d’Argenteuil couvre de honte sa mairie et la ville qu’il représente. Je viens juste de vivre une très belle expérience au Festival de Cannes. Quand j’ai entendu parler de cette censure, cela a été un triste contraste. J’espère que tous ceux qui croient en la liberté d’expression vont demander la programmation de ce film. S’il vous plaît, voyez ce film, voyez le maintenant ! » Ken Loach
Sur ce formidable film de résistance, il nous a paru important de vous faire partager le témoignage de deux spectateurs privilégiés que nous admirons tout particulièrement : Leïla Chahid, l’ancienne ambassadrice éclairée de la Palestine en Europe, et bien sûr Ken Loach, légitimement scandalisé par la censure opérée sur le film par le maire d’Argenteuil, Georges Mothron.
3000 nuits est inspiré de l’histoire vraie d’une femme palestinienne ayant passé huit ans dans les geôles israëliennes et qui y mit au monde son enfant. L’action est située dans les années 80, au plus fort de l’invasion du Liban par Israël et peu avant les terribles massacres de Sabra et Chatila.
Layal est une jeune institutrice, arrêtée simplement pour avoir porté secours à un militant blessé, qui va découvrir l’arbitraire et la violence des geôles israéliennes où les droits humains sont bafoués quotidiennement en dépit des efforts de quelques courageuses avocates. Tout d’abord emprisonnée dans une cellule de détenues juives de droit commun, qui voient en elle une terroriste à mater, elle connaitra par la suite la solidarité mais aussi parfois la trahison d’autres détenues palestiniennes.
Le film décrit avant tout la lutte d’une jeune mère qui a du accoucher en prison sans le soutien de son mari qui l’incitait à avorter. Fort et parfois extrêmement émouvant, 3000 nuits est une ode à la solidarité des luttes de femmes et la démonstration impeccable du courage inextinguible des femmes palestiniennes. Pendant ce temps, dans la démocratie autoproclamée israelienne, jamais les détentions arbitraires, notamment de femmes et de mineurs, n’ont été aussi importantes, malgré les dénonciations constantes des ONG, qui contrastent avec le silence des Etats occidentaux.